Ca y est ? Vous avez déjà la chanson dans la tête ? Pourtant je ne parle pas de Dana en Bretagne mais de Dana en Jordanie. Après notre escapade à Petra avec Habibi, nous prenons la route de Dana, située à une petite heure de route. Nous visons, par erreur, le village de Dana. On pourrait se sentir dans un petit hameau vide en plein mois d’aout, quelque part dans le sud de la France, en Italie ou en Grèce. Le village est plutôt désert, de nombreuses maisons sont abandonnées mais quelques unes sont en cours de rénovation, ce qui pourrait donner des idées du type « viens, on plaque tout et on ouvre des chambres d’hôtes ici ! ». Nous déambulons jusqu’à un panorama sur la vallée où différents paysages se mélangent : falaises de grès, de granite et de calcaire sculptées par le vent. La vue est magnifique en cette fin de journée lorsque le soleil commence à décliner. L’horizon se teinte de rose, la pierre offre de nouveaux reflets. Ce lieu mérite bien en effet d’être qualifié de réserve naturelle. En effet, la réserve de Dana fait partie de la Royal Society for Conservation of Nature de Jordanie (tout comme la réserve du Wadi Mujib par exemple)
L’après-midi est bien entamée et notre déjeuner ayant été très léger à l’ombre du Monastère de Petra, nous décidons de manger quelque chose. A Dana, il n’y a pas vraiment de restaurant alors nous allons dans une auberge et demandons simplement si nous pouvons croquer un bout. Notre hôte nous installe dans une salle offrant une chouette vue sur les toits du village pendant que 2 jeunes femmes d’Asie du Sud-est s’affairent en cuisine. Dix minutes plus tard nous voilà face à une salade de concombres et tomates, des tomates cuites aux épices, une omelette aux patates, une plâtrée de humus et une plâtrée de mutabal. Nous dévorons littéralement ces mets simples mais parfaits.
Notre erreur, donc, réside dans le fait que notre camp pour la nuit est à trente minutes de route du village de Dana. Nous reprenons donc le volant vers la bonne direction cette fois mais plutôt satisfaits de ce manque d’attention. Nous avions prévu de passer notre nuit au Rummana Camp, un coin perdu, sans électricité ni eau chaude mais avec tout le confort nécessaire. Lorsque nous arrivons, nous sommes les seuls prévus pour la nuit. Une camionnette vient nous chercher en haut de la colline, accueillis par le chauffeur et notre hôte. Nous voilà 15 minutes plus tard, à partager un thé avec nos hôtes, installés sur des matelas bédouins. Puis leur talkie walkie résonne. Nous allons être rejoints par 2 autres personnes. Il s’agira d’un allemand et d’un jordanien, passionnés de photographie ET d’étoiles.
La fatigue commence à se faire sentir après des heures de marches en plein cagnard mais nous passons tout de même un long moment à discuter de la vie en Jordanie, à observer le ciel, à contempler les constellations, à compter les étoiles filantes, avant se sombrer dans nos tipis.
Au petit matin, les lézards s’amusent à glisser sur la toile de notre tente pendant que j’essaie de prolonger la durée de mon sommeil. J’arrive finalement à m’extraire de mon duvet et après une douche bien fraiche, nous nous promenons aux alentours. La chaleur est déjà écrasante et nos corps n’ont pas totalement récupérés de la veille. Mais la vue est toujours aussi belle et distrait l’esprit des courbatures.
Cette escapade à Dana pourrait presque me faire regretter de ne pas être venue plus tôt. Je voulais garder au moins une excursion vierge pour la partager avec Habibi mais cet endroit est comme coupé du monde, un havre de paix a 3h30 d’Amman. Une raison d’y retourner éventuellement.
Inch Allah…