Boa noite

Alors autant dire que mon précédent post est devenu absolument obsolète car rapidement après j’ai eu une offre pour le Mozambique et j’ai aussi personnellement décidé de ne pas avancer avec la maison d’édition qui me contactait pour mon livre sur l’expatriation.

Eh oui, le Mozambique. Pour appuyer la coordination des acteurs humanitaires et gouvernementaux autour des activités en lien avec la santé mentale. Dit comme ça, ça semble pompeux. En gros : je vais faire des réunions avec des gens.

Toujours la course des pré-départs et les questionnements du type « mais pourquoi ? ». Et puis, 23 kilos de valise, ça se remplit beaucoup trop vite à mon goût. Et le Mozambique, c’est loin.

Cette fois-ci je pars comme « consultante » pour une agence des Nations Unies. Je quitte le milieu des ONG pour 3 mois et réalise aussi combien on est chouchouté en ONG : on s’occupe des vols, du visa, du logement, des repas du midi, on a de l’argent de poche en devise locale une fois sur place… Ici, je dois m’occuper de tout et en plus ajouter les démarches administratives de l’auto-entreprenariat. Je découvre cet univers fait de documents à signer et de papiers à scanner.

 

J’arrive donc à Maputo, jeudi 27 juillet, après un très long trajet et quelques heures de sommeil. « Mademoiselle Clara » obtient son visa et récupère sa valise sur le tapis d’un autre vol en toute logique.

Je continue de me dire « mais ? pourquoi ? ».

J’arrive au bureau. Avec une belle piscine dans les locaux. Evidement je demande si les collègues se baignent, on rigole. Bon j’étais sérieuse. Je dois me dégoter une puce pour mon téléphone (ah bah oui les ONG te filent un téléphone) et me voilà lâchée dans Maputo. Je décide donc de dîner un vrai repas depuis 48h : direction un pad thaï et en le mangeant, je repense à mon premier soir à Yangon, toute perdue, devant un pad thaï aussi.

Je prends aussitôt mes réflexes d’expat : changer mes euros et trouver un bon café avec de bonnes pâtisseries. Je souris en pensant à une copine qui ajoute à cette liste de trouver un endroit pour ses manicures.

Le rapport à l’expat semble très différent, je me sens anonyme, pas de « eh la blanche ». Une autre situation qui m’avait bien surprise : je n’avais pas de monnaie pour la puce de mon téléphone mozambicain alors la vendeuse me propose de repasser payer le lendemain. Je pouvais partir avec tout et revenir payer plus tard.

Je tâtonne en découvrant ce nouveau cadre de vie puis me voici donc maintenant à Pemba depuis le 1er août. Ma nouvelle base pour les prochaines semaines.

Face à l’Océan.

Ils sont si nombreux au bureau, impossible de retenir le nom de tout le monde. Je marche sur les « pistes » pour rentrer le soir, 15 minutes à pied et me voilà dans cet énorme appartement meublé loué bien trop cher à mon goût, mais bon, c’est le jeu des UN. Et mon cerveau d’ONG pense déjà à ce qu’on aurait pu faire avec ce montant. Oui, je dois faire sans voiture (alors qu’en ONG nous savons notre chauffeur par sécurité et suivi des mouvements). Du coup je me sens un peu isolée.

Les pieds dans l’Océan.

Lors de mon premier samedi j’ai rejoint deux amies qui voulaient jouer au volley-ball sur une plage. Je ne joue pas (réminiscence des doigts foulés lors des cours d’EPS) alors je file dans l’eau. Les courants brassent. Je vois les coquillages et crains d’écrabouiller un bernard l’hermite. Je ne reste pas longtemps par crainte de me faire dévorer par des créatures inexistantes.

Je prends mes marques, petit à petit.

Pouco a pouco.

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