Mon bureau donne face à des baies vitrées depuis lesquelles, selon l’angle, le Sacré-Cœur décore l’horizon des toitures parisiennes…sous la pluie ! Le mois d’août, les collègues en congés, une météo automnale, Paris est désert et gris : difficile de s’éclater dans ce quotidien. Un climat de frustration s’installe…
J’ai déjà évoqué la préparation de ma valise et ma « mue » qui connait depuis une semaine maintenant un net ralentissement. Ma remplaçante au bureau a été trouvée, ma sous-locatrice aussi, mon appartement se vide, et pourtant je ne sais toujours pas la date de mon départ…
J’échange déjà avec le terrain par-ci, par-là, entre des mots me souhaitant la bienvenue et d’autres exposant les problématiques en cours. J’entre peu à peu dans le grand bain… enfin je pense être plutôt à l’étape du pédiluve!
En théorie je reste sur mon poste actuel encore 2 semaines. Ce qui va passer, reconnaissons-le, en un rien de temps ! En pratique je dois assurer ma passation sur mon poste la semaine du 8 septembre, enchaîner sur les briefings, obtenir un VISA, me faire vacciner pour tout un tas de maladies obscures à l’institut Pasteur… Mon départ est donc « autour du 15 septembre ».
Alors certes je n’ai pas la contrainte d’une mission en RCA avec uniquement 2 vols par semaine selon le couvre-feu en vigueur et pour laquelle l’organisation peut devenir réellement imprévisible… mais j’aimerais bien connaître mon jour de départ !
Le souci de travailler dans l’humanitaire réside dans le fait que les interlocuteurs concernés sont tantôt au siège, tantôt sur le terrain, tantôt en récup’ et tantôt en vacances… et parfois les 3 derniers à la suite. Donc me voilà rendue à attendre le retour d’une personne jusqu’à hier, puis d’une autre jusqu’à vendredi alors qu’une troisième part en déplacement aujourd’hui, quand un quatrième rentre à peine et n’est pas encore arrivé à mon cas… Mes collègues me demandent gentiment à tour de rôle et quotidiennement pour quand est prévu mon départ. Mes réponses se font de moins en moins dociles.
Parce qu’au-delà de la date officielle, il y a toutes les répercussions de plusieurs mois de procrastination à régler : aller chez l’ophtalmo, me couper les cheveux, reboucher un trou dans un mur, recoudre un gilet, nettoyer le ventilateur de mon PC portable… et j’en passe… Et une routine de procrastination ne s’enraye pas du jour au lendemain. Évidement tout va se bousculer à deux jours du départ… sauf qu’il s’agit de l’inconnu de l’équation !
Comment remettre les choses au lendemain ignorant quand ledit lendemain ne sera plus possible mais sachant qu’il se rapproche quand même ?
J’vous l’demande hein…