suivez le guide #2

C’est vrai que je ne partage pas tellement de conseils “touristiques” sur mon blog, de place-to-be, de things-to-do au Myanmar. Alors je vais réparer cette lacune avec quelques lieux que j’aime tout particulièrement.

Pour se sustenter

Mon resto Kachin à côté de chez moi (je l’appelle comme ça car je ne retiens jamais son nom): il y a des périodes où j’y vais quelques fois par semaine et puis j’arrête d’un coup pour y retourner après avoir crée le manque… ce restaurant est spécialisé dans les plats Kachin et pour avoir fait de nombreux resto dans le Kachin j’ai l’impression qu’il est de loin le meilleur ! On y mange quoi : des currys Kachin (c’est-à-dire épicées), de la viande de bœuf bouillie à l’ail (un délice), des soupes, des salades en tout genre (plus ou moins épicés), et surtout une pseudo purée de pomme de terre à tomber par terre… (La fameuse déjà évoquée par ici).

On retrouve même une critique du lieu ici… photos à l’appui

IMG_5658Il y a aussi 19th street que j’affectionne. Un joyeux brassage entre locaux et expatriés à Chinatown, réunis dans la rue pour dîner. On va sur une étale choisir sa sélection de brochettes pour les récupérer cuites un peu plus tard directement à notre table (superbe gestion logistique, jamais d’erreur !). Le souci est que la bouteille de bière doit être à 2$ et les mojitos à… 80 centimes… ca sauve le portefeuille mais pas le foie !

Pour se cultiver

Botataung Pagoda : un peu isolée de tout, cette petite pagode donnant sur la Yangon River est un lieu très agréable, aéré, et l’une des rare ou on peut déambuler au cœur même du stupa et se frotter aux murs dorés du sol au plafond. Les birmans déjeunent, dorment, méditent, flirtent, prient, jouent, chantent… La pagode aurait été construite il y a 2500 ans mais a été totalement détruite lors de la seconde guerre mondiale… avant d’être reconstruire.

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Pansodan Gallery : la scène artistique à Yangon est très effervescente. Il y a de nombreuses expositions photos, galeries d’art, festival d’art, performances… Cette galerie est nichée au deuxième étage sur Pansodan Road. Des reproductions d’affiches vintage de cinéma birman aux tableaux de 3 mètres sur 2 d’artistes birmans, il y a pour toutes les bourses et toutes les décorations. On s’assoit prendre un thé avant de reprendre sa quête de la toile parfaite. Cette galerie possède aussi un autre lieu d’exposition, concerts, rencontres… un peu plus bas dans la rue.

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Chauk Htat Gyi: de tous les bouddhas couchés que j’ai pu voir au quatre coins du Myanmar, celui la est sans contexte mon favori. Ce n’est pas le plus impressionnant par sa taille mais il possède un charme saisissant et dégage une douceur apaisante… bon il fait quand même 70 mètres de long et 16 mètres de haut… On s’assoit en tailleur devant lui et on se laisse bercer par le recueillement.

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Pour boire un coup

Blind Tiger : en fait je n’aime pas vraiment ce lieu pour sa fréquentation, (expatriés uniquement) mais je dois admettre que l’atmosphère est plutôt contrastante avec la vie de Yangon. Il faut aller dans les entrailles d’un immeuble pour découvrir ce bar caché façon prohibition. Les cocktails y sont vraiment bons en plus… L’un de mes compagnons de sorties ayant décidé de trouver le meilleur martini de Yangon estime qu’ils en valent la peine (il en a du coup pris 3…)! Par contre pour ressortir, on passe par le parking !

Hummingbird: nouveau bar hipster à Yangon? Presque! Déco vintage, fauteuils en cuir, roof top, apérol… Birmans aisés et expatriés, tous s’habillent pour sortir (sauf moi et ma robe tee-shirt)…on perd le sens de la géographie mais on garde le sens du rythme avec des playlists plutôt cool et surprenantes. Il pourrait presque surpasser le bar à cocktail du fond d’une allée à Bangkok…

Alors santé !

J’ai déjà pu l’évoquer à plusieurs reprises mais les contrastes qu’offrent Yangon ne cessent de me surprendre. Entre habitations clinquantes et cabanes en bambou, entre tuk tuk et Hummer, entre « beer stations » et bars à cocktails, entre trottoirs et fossés… L’ambivalence et l’approximatif qui planent sur la ville la rende toujours plus captivante à mes yeux. Des lieux ferment, d’autres fleurissent, Yangon est en perpétuel mouvement… signifiant que d’autres articles « touristiques » sont à prévoir 😉

 

Broken Glass Palace

Dans la série des « identifications aux bâtiments » il y a un lieu qui m’a totalement saisie par son anarchie et sa beauté : Nagar Glass Factory

Ce lieu se mérite. Aucun taxi ne connait la route. La majorité des birmans pensent d’ailleurs que l’endroit est fermé au public. Un chauffeur a quand même pris pitié et a contacté un de ses amis pour comprendre où se situe cet jardin extraordinaire.

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Ouverte dans les années 50, cette fabrique était réputée pour son travail jusqu’à ce que le cyclone Nargis vienne mettre un terme à l’activité. Ils avaient notamment réalisé un des yeux du fameux bouddha couché de Yangon, évoqué dans un prochain article. La famille prévenue au dernier moment a eu le temps de couper le gaz et de se refugier… mais le reste n’a pas survécu. Le four ne chauffe plus, les machines sont hors d’usage et pourtant, ils vivent toujours du fruit de leur labeur… 7 ans après le cyclone !

Mon titre fait écho au Palais Royal de Mandalay qui avait d’être bombardé durant la second guerre mondiale, était surnommé « the glass palace ». Il faut dire que même dans un environnement poussiéreux, les Birmans construisent de véritable joyaux mais le destin n’est pas toujours de leur côté…

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Il s’agit d’un lieu « coup de cœur », j’ai du répéter une dizaine de fois à quel point c’est étourdissant et magnifique. Le verre a pris possession de la nature, ou peut être l’inverse… on retrouve des objets sur certaines branches d’arbres, d’autres incrustés dans la terre, plus ou moins intactes, plus ou moins brisés. L’imagination repousse ses limites. Jetons de jeu d’échec, animaux, vases, décorations, crèches et petit Jésus méconnaissable, verres à pieds, verres à vin, verres à martini, verres à eau, coupes de glace, assiettes, plateaux, lampes à pétrole, flacons… la liste pourrait se dérouler sur une page. Le plaisir réside dans la quête de son objet intact, de quoi s’occuper toute une journée, le tout entouré des membres de la famille habitant toujours sur les lieux. Je joue à la funambule entre les piles de verre pour parfois m’accroupir et dégager un objet « ah il manque le pied ». La surface recouverte me semble plutôt étendue, entre les arbres brisés et les arbres à fruits, les tôles froissées….des milliers d’objets habillent le décor de couleurs translucides et de reflets scintillant sous le soleil birman, objets du quotidien ensevelis sous la poussière et les feuilles mortes…

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Habitat peut aller se rhabiller. Les objets ici sont extrêmement bon marché, tous des pièces uniques, malheureusement le verre est plutôt lourd et je dois accepter qu’il n’est pas possible de refaire ma vaisselle sous des traits birmans… Chaque expatrié présent ce jour là est reparti avec plusieurs objets et lorsqu’on fait un calcul sommaire, comptant disons de 2010 à nos jours, on réalise à peine la quantité de verre encore présente et disséminée sur leur propriété.

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Personnellement, j’ai craqué pour l’essentiel : 2 verres à vin et un dessous de bouteille, kit de la parfaite œnologue-chineuse-en-longyi. A voir absolument si vous êtes de passage…

Myanmariage #2

Dans la série des événements improbables que je vis en Birmanie, j’ajoute un second mariage (non ce n’est toujours pas le mien). L’un de nos staff a épousé une ancienne employée qui maintenant travaille pour une autre organisation. Coup de foudre au bureau et romance secrète à Yangon… Glamoureusement discret. Le timing était parfait puisque la cérémonie se déroulait le dernier dimanche du séjour de mes parents. Les Bibis à un mariage au Myanmar… La vie et ses chemins inédits.

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J’ai déjà pu raconter comment les mariages se déroulent ici, c’était l’opportunité de vérifier si je visais juste. Alors effectivement, le retard semble de rigueur, encore une fois. Nous arrivons nous même un peu en retard mais patientons poliment. Étant des expatriés, nous sommes placés par politesse sur l’une des tables “VIP” bientôt rejoints par mon chef de mission et partagée avec la famille proche des mariés. Thé, café, croissant au poulet et mini cheesecake attendent dans notre assiette la fin de la cérémonie pour être dévorés… Les diplômes sont toujours nommés au dessus du canapé des futurs époux sur l’estrade, la décoration est un peu plus discrète qu’au précédent mariage. Des chansons d’amour abreuvent nos oreilles en attendant nos futurs époux…

Dans une salle comble, après environ 45 minutes, notre “présentateur” arrive et introduit le mariage. Puis il est rejoint sur l’estrade par 4 demoiselles d’honneur et enfin les mariés… reconnaissables mais clairement maquillés! Notre mariée porte probablement 3 kilos de postiches sur la tête.

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D’un coup je crois reconnaître un de nos collègues parmi les demoiselles d’honneur. Ils nous a bien fallu 15 minutes à la dévisager avec mon chef de mission avant d’arriver à la conclusion “mais oui! C’est bien elle!”. La cérémonie touche à sa fin, photos par ci photo par là. Mes collègues me sautent au cou pour faire encore plus de photos.

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Jamais 2 sans 3 ? Eh oui ! Une autre invitation pour la fin mars… non traduite cette fois… bon une grass’mat’ c’est pas mal non plus non… ?